Torrent L Histoire D Un Mec' title='Torrent L Histoire D Un Mec' />Jallais rencontrer aprs le travail un ancien collgue de travail au billard prs de chez moi pour un petit 5 7 amical.Comme je travaille en banlieue, le.Je me suis lev pour me dshabiller.La vue de cette petite salope se laissant sucer la chatte par un inconnu comblait mon ct voyeur.Au dessus dun million de toits rosesLe rossignol et la burqa Du voile abandonn jaillissait aube neuve, et la jeune fille, remontant sur la scne, ddia son prix ses parents, la Tunisie reconstruite, et lavenir.Le rossignol avait gagn son hymne la nuit avait touch les curs.Elle osait peine respirer.Par chance, le lourd tapis du couloir amortissait ses pas.En passant devant la chambre de ses parents, elle entendit le souffle lourd de son pre, cette respiration hache par le labeur.Arrive devant la porte dentre, elle dverrouilla un un les trois loquets anne aprs anne, elle avait apprivois ces serrures, crochetant son propre logisPieds nus, elle se faufila sur le sol btonn de la coursive, avant de pousser la porte de lappartement den face.Elle regarda sa montre parfait, elle tait lheure exactement 4 heures 3.Les tarifs sont proposs en temps rel et les devis dassurance voiture sont gratuits et sans engagement.Les propositions dassurance voiture prsentes.Huit ans. Huit ans dj que Nour se levait, pratiquement toutes les nuits, 4 heures 2.Elle navait mme plus besoin de rveil, rgle comme une horloge, sautant de son lit nuit aprs nuit, quelle que soit la fatigue accumule durant la journe.Sa lourde tresse de petite collgienne avait cd la place une opulente chevelure auburn, coiffe la diable ses yeux de princesse de lAtlas staient ourls de khl les rondeurs de lenfance avaient disparu.Esther lattendait, enveloppe dans son sempiternel peignoir rose, un bol de th fumant la main.Elles senlacrent.Comment va mon rossignol ce matin Pas trop fatigue Jai fini la dissert sur Kantje me suis couche une heureMa gazelle, tu es meshugge, majnouna Tu vas tpuiser Nour clata de rire en entendant sa vieille amie employer, comme son habitude, ce mlange de yiddish et darabe.Ici, la cit, ctait Babel, et, si les bandes sentretuaient parfois pour un kilo dherbe vole, les adultes, eux, avaient fini par fraterniser.Puis elle souleva le couvercle du Steinway, caressa les touches, inspira profondment et slana, comme une enfant qui court vers sa mre.La musique lui tendait les bras.Et les premires notes des Nocturnes, le morceau quelle rptait pour laudition de fin danne, slevrent dans la nuit, se heurtant aux murs capitonns du salon dEsther, prisonniers de cet intime, mais garants de la libert dexpression de Nour.Car la jeune femme ne pouvait jouer quen secret, protge dans lalcve bienveillante de sa voisine, sous lil aveugle de la cit endormie. Latest Windows 7 Updates Slow Down Computer . La petite cuisine sentait le th la menthe et lamlou, cette pte damandes et de miel au parfum ensoleill.Fatima, la maman de Nour, fabriquait des ptisseries pour les grandes surfaces de la cit.Nour, ma fille, prends encore un peu de th Maman, tu sais bien que je ne peux rien avaler le matinAllez, je file au mtro, jai une colle de franais.A ce soir Va, ma fille, et fais attention toi Nour dvalait dj les escaliers quatre quatre.Le vieil ascenseur tait en panne, une fois de plus.Devant la barre HLM, la cit sveillait, radieuse sous le soleil toulousain, malgr les carcasses calcines, les canettes abandonnes et les papiers gras.Sous un ciel inond dhirondelles, le lac de la Reynerie miroitait.Un court instant, Nour simagina tre sur une plage tunisienneLa rame bonde se frayait un chemin travers la ville rose.Assise sur un strapontin, la jeune fille pianotait, inlassablement, sur ses genoux.Il ne restait que quinze jours avant laudition, et peine dix avant le concert aux JacobinsNour savait que sa vie entire se jouerait, l, en quelques heures, en quelques minutes, lorsque ses notes deviendraient, ou pas, un passeport pour une nouvelle libert.Elle songea ses cousins de Tunisie, aux cris et aux morts, mais aussi aux extases de la libert retrouve.Elle se sentait, elle aussi, dpositaire dune rvolution.Elle revit la petite fille aux joues rondes, et David, son voisin et ami, le petit fils dEsther.Tout toils de sueur, les deux enfants taient monts boire un peu de jus de grenade en se rgalant, Nour avait cout jouer la vieille dame, et avait immdiatement compris que cette eau l la dsaltrerait jamais.En un instant, elle tait tombe amoureuse de la musique et du piano, tout comme elle ltait dj de David, depuis sa plus tendre enfance, depuis ces longues vacances que le petit parisien passait chez Esther, lorsque ses parents, concertistes, partaient en tourne.Ce jour l, Nour et sa voisine avaient scell un pacte, malgr leur grande diffrence dge, malgr les luttes fratricides qui opposaient leurs peuples la musique les fit surs de sang.Mais ce pacte devint rapidement une alliance de lombre.Nour avait encore en mmoire les hurlements de son pre lorsquil avait dcouvert cette arche de lAlliance.En se rendant compte que sa fille passait dsormais plus de temps chez leur voisine juive qu aider sa mre en cuisine, il tait sorti de ses gonds et avait menac lenfant dun exil au bled et dun mariage arrang.Ce jour l, la musique de Nour perdit la vue.Elle devint lHelen Keller de sa cit, une Helen Keller inverse, qui la nuit, mystrieusement, rendait soudain la parole, la vue, loue, tous ces sens en kalidoscope de beaut, restitus chaque matin 4 h.Affectueusement, Esther nommait sa jeune amie ma princesse aux mille et une notes .Car comme Shhrazade, qui racontait chaque soir une histoire son sultan pour avoir la vie sauve, Nour jouait pour sa vie.Certes, en cachette, dans lopacit du monde clotr de lappartement dEsther, mais avec lintime conviction que seules ces respirations l la maintenaient en vie, lui donnaient la force daffronter son quotidien.Car il lui en avait fallu, de la volont, la petite collgienne de banlieue, pour se hisser jusquen hypokhgne, pour chapper aux terribles statistiques dune socit o la plupart de ses camarades, aujourdhui, taient soit dj maries au bled, soit en CAP de coiffure, quand elles ne restaient pas des journes entires traner, dsuvres, sur les bancs de la cit.Nour avait mme t pressentie par le proviseur du lyce du Mirail pour intgrer lune de ces classes prparatoires spciales banlieues , mais elle avait prfr rester auprs des ses siens et frquentait le prestigieux lyce Fermat, tout en suivant, l aussi, dans le plus grand secret, un cursus parfait au conservatoire de rgion.Et il semblait, aux dires de ses professeurs, et dEsther qui la faisait rpter chaque nuit, que lpure de son talent saffinait au fil des ans.Sa seule tristesse tait ce terrible secret, quelle aurait tant voulu partager avec les tres qui lui taient les plus chers.Mais elle ne pouvait spanouir pleinement que durant ces heures nocturnes o ses notes se libraient, comme ces fleurs dont le merveilleux parfum ne sexhale quaprs le couchantOui, Nour tait une Belle de nuit.La classe retenait son souffle.La plupart des tudiants avaient les yeux rougis, car ils venaient juste dentendre le texte de Salim, racontant la mort de son frre Abdel, un journaliste, lors des meutes qui avaient branl lEgypte.Le concours tait pass, et ctait par pur plaisir que les tudiants se runissaient, en attendant les rsultats de Normale.Ce jour l, les professeurs de langue taient lhonneur, et les lves parlaient des ponts entre les peuples, des langues qui se font passerelles, des liberts.Nour lisait le texte quelle avait prpar pour son professeur de chinois.Mademoiselle Li Wong pleurait doucement, se demandant par quelle grce cette jeune Franaise pouvait percevoir les mandres de lhistoire de son peuple.Mais elle devinait.Elle devinait que ce matin l, la Garonne confluait avec le Yang Ts, et que Nour, si elle russissait son concours, irait bien plus loin que le caf de Flore.Car la jeune littraire ne se contenterait pas dcrire.Nour lisait son texte Libert, je joue ton nom .Lair dt bruissait de lumire.Des notes cristallines slevaient depuis le vantail de la petite chapelle de pierres blanches humblement dresse au milieu de ce pr tourangeau.Les Variations Goldberg de Bach semblaient se fondre au ciel dazur et aux parfums estivaux.Les spectateurs, bien trop nombreux pour la modeste nef, couchs dans lherbe, fermaient les yeux, bercs par la musique des anges.Dans la douce pnombre, accueillie et protge par les solides murs de pierre, la jeune pianiste jouait, les yeux ferms, cette partition qui lavait la fois hante et soutenue de si longues annes.
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November 2017
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